Il fait chaud dans la back room du sauna en ce mois de Novembre. Des gros, des vieux, des blancs, des noirs, des rebeux et quelques jeunes vont et viennent, la queue dure ou molle. C’est selon. Le hasard en somme. Plutôt que d’amour, il faudrait parler de sexe, même si parfois, le sexe débouche sur un sentiment qui pourrait être un lointain cousin de l’amour, tant ce terme ne signifie à vrai dire plus rien, depuis que 3 milliards de Facebookers sont sommés d’aimer le fromage de chèvre ou les boxers Calvin Klein. Bref, beaucoup de hasard, du sexe à toison ou à foison et un soupçon « d’amore » ici ou là.
Un joli blondinet est tapi dans un coin plus que sombre. Il suce goulûment le zeb d’un homme peu identifiable. Je tente une caresse sur ses charmantes miches plates et imberbes. « Niet » me fait comprendre l’éphèbe.
Le spectacle demeure intéressant et je suis installé au premier rang. Après tout, contempler un beau garçon débordant d’ardeur libidinale n’a jamais fait de mal à personne. En conservant les 30 cm de distance sanitaire de rigueur, je me rince l’œil et surtout l’oreille : « flush flush flush flush » fait l’un. « Mmm, mmm, mmm meuh » répond l’autre en rythme. Leurs corps ondulent en rythme.
Arrive un 4° larron, plutôt jeune, qui constate que ma bitte est dressée comme une tour Eiffel. Appelons-le Ahmed. Il se précipite d’emblée sur le 3° étage, celui réservé à la radiodiffusion. S’ensuit un va et vient entre le haut et le bas de ma Tour « avec une fougue pleine de promesses », comme disait Brassens. Je commence à chuinter comme une locomotive à vapeur. Tout d’un coup, le sucé s’en va, abandonnant le suceur ; ce dernier et Ahmed sont mutuellement attirés comme des parties-cul élémentaires (désolé pour ceux qui n’aiment pas Houellebecq). Ils se roulent moult patins. « Slurp, slurp, slurp, slurp ».
Mais qu’arrive-t-il ? Mon engin, malgré ses 150 000 km au compteur suscite la convoitise conjuguée du jeune suceur et d’Ahmed. Pourtant, encore peu de temps avant, Suceur le jeune protégeait ses tétons comme une icône multicolore en la cathédrale de St Fouzy la Profonde. Le voilà qui se redresse et de suceur devient sucé par Ahmed. J’aligne mon canon sur celui de Suceur le jeune afin qu’Ahmed puisse nous aspirer simultanément. Ma vieille bécane et la moto flambant neuve de Suceur le jeune s’accouplent sous la bouche câline et talentueuse d’Ahmed qui nous sirote avec ardeur. Cette fraternité de succion entre « Suc ...

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