Deux jours. Deux jours que j’ai les poignets menottés, enchaînés à ce tuyau qui court le long du mur dans cette cave obscure, au bout d’un couloir qui n’en finit pas. Deux jours que je peux à peine glisser d’un bout à l’autre de la pièce, assise ou accroupie, pour me diriger vers un seau hygiénique.
Deux jours aussi que, régulièrement, des hommes poussent la porte de bois de la cave, défont les menottes (ils ont les clés) ou pas, ne parlent presque jamais, libèrent leur sexe de leur pantalon, l’avancent vers ma bouche, ou me poussent vers un matelas posé là. Deux jours que j’écarte les cuisses sans un mot, que je sens des queues me fouiller la chatte anale, deux jours qu’à chaque fois, je serre les dents, mais qu’à chaque fois, le plaisir finit par prendre le dessus et que je gémis lorsque je sens ces hommes me remplir de leur semence.
Parfois, épuisée mais heureuse, je m’endors sur le matelas sans même me nettoyer l’entrejambe, malgré les lingettes que j’ai découvertes dans un coin de la cave, visiblement laissées là par J., en prévision. Le dernier homme qui m’a réveillée en entrant a joui dans les traces encore gluantes de celui qui l’avait précédé. Et moi, encore une fois, j’ai crié lorsqu’il m’a inondée, avant de raccrocher mes poignets menottés au tuyau de cuivre.
Il était vendredi matin lorsque, toute pimpante, j’étais partie de chez moi pour retrouver J., avec qui j’avais juste prévu quelques heures de cette journée de RTT. Je pensais, vers 15 heures, le laisser avant de faire quelques boutiques dans cette grande ville où personne ne peut me reconnaître, puis rentrer chez moi tout aussi discrètement que j’en étais partie.
J. m’a accueillie très gentiment. Nous ne nous étions vus qu’une fois après de longues discussions sur le net, il avait été charmant. Je l’avais sucé avec plaisir sur son canapé, puis il m’avait délicatement sodomisée, avec une rare douceur qui m’avait transportée. Autant dire que l’idée de retrouvailles un peu chaudes était une perspective réjouissante.
Ce le fut, d’ailleurs, au début. Une étreinte un peu plus sauvage que la première, avec les délices de mots crus lors d’une prise en levrette face à un miroir. Un zeste de perversion qui m’a réjouie, m’a fait jouir plus violemment que je ne l’espérais.
J. m’a entraînée vers la cave sous le prétexte d’aller choisir ensemble un bon vin, malgré mes protestations (« Non, je ne peux pas rester ce soir … »). J’ai cédé contre la promesse que « choisir un vin, ça n’engage à rien ». Nous avions à peine franchi la porte de la cave qu’il m’a poussée contre le mur, puis forcée à m’asseoir. J’étais prête à rire de ce jeu lorsque j’ai senti, avant de comprendre ce qui m’arrivait, les menottes se refermer sur mon poignet droit, puis le gauche après que la chaîne fut passée autour du tuyau.
Estomaquée, je n’ai pas eu le temps de protester avant que J. ne me précise, avec toujours autant de douceur dans la voix, que je pouvais appeler autant que je le voudrais, personne ne m’entendrait. « Je reviendrai te chercher quand je le jugerai bon », affirma-t-il aussitôt, « mais ne t’attends pas à rester seule. Tu as choisi de te comporter comme une femme, tu vas l’être. Et je suis sûr que tu vas aimer. Rassure-toi, je serai tenu au courant ».
Puis il est parti, fermant à clé et ne laissant comme toute lumière que celle du couloir qui passait sous la porte. Là, j’ai commencé à avoir peur. Personne n’était au courant de mon escapade, et pour cause. Je n’avais bien sûr pas mon téléphone, il était resté dans l’appartement, et donc plus de notion du temps. Je ne sais donc pas si j’ai attendu quelques minutes (au moins une demi-heure, ai-je pensé) ou plus avant d’entendre une clé tourner dans la serrure, et une ombre s’encadrer dans la porte. « J. ne m’a pas menti », ai-je seulement entendu. Puis l’homme, massif, s’est approché, a sorti de son pantalon un sexe déjà en érection, qu’il a présenté à mes lèvres d’une manière qui ne souffrait aucune protestation. Déjà vaincue, j’ai ouvert la bouche pour absorber le gland, bien décalotté et, ma foi, très propre et qui aurait sans doute été agréable dans d’autres circonstances. Priant pour que cette expérience soit la dernière, j’ai fait de mon mieux, y prenant même goût. Mes lèvres distendues par la taille du chibre ont eu du mal, mais en quelques minutes, j’ai ressenti une vibration plus forte dans sa queue, puis une montée de sperme irrépressible m’a envahi la bouche. Je ne suis parvenue à en avaler qu’une partie, le reste s’écoulant sur mon menton, dans mon cou, puis sur mon haut.
L’homme est parti sans un mot. J’espérais le retour de J. pour mettre un terme à tout ça, mais non. L’homme suivant était mince, la soixantaine sportive, l’air d’un marathonien. Et ce fut un marathon. Lui ne voulut pas se contenter de ma bouche. Pendant qu’il m’embrassait sauvagement (ce que je n’aime pas trop), sa main s’est glissée sous ma jupe, puis dans mon string qu’il baissa de force malgré mes tortillements. Mes doigts éprouvaient déjà la dureté de son bâton, long et mince à l’image de ses muscles. Lorsqu’il me coucha sur le matelas, il ne fallut qu’un instant pour qu’il se posât à l’entrée de mes reins, et d’un coup sec fît de moi sa femelle.
Mon cerveau a basculé. Non, je n’étais pas violée. Prisonnière certes, mais cet homme qui usait de moi était là pour mon plaisir autant que pour le sien. Au fur et à mesure de ses coups de rein, mes cuisses écartées comme celles d’une grenouille, je sentais monter en moi une chaleur intense que je ne connaissais que trop bien. Il le sentit bien sûr, et en profita longuement, changeant de position, me prenant en levrette, cambrée, toujours gémissante jusqu’à l’éblouissement final.
Avec tous les autres, ce fut pareil. Ils furent quatre en tout le vendredi soir, le dernier fort tard je crois, mais j’avais perdu la notion du jour et de la nuit. Je me souviens seulement que j’étais endormie et que le bruit de la serrure m’avait réveillée. Lui était en pleine forme, triomphant dans sa raideur, assoiffé de baise. Il m’a semblé qu’il me prenait durant une éternité, que je ne comptais plus ses coups de reins puissants, que je n’avais plu ...
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